Par Alain et Chantal Euzéby, professeurs de sciences économiques à l'Institut d'études politiques de Grenoble et à l'université Pierre-Mendès-France de Grenoble.
C'est parce qu'elle est obligatoire et financée par des prélèvements obligatoires (cotisations et impôts) que la protection sociale est souvent présentée comme une atteinte aux libertés individuelles et comme un poids de plus en plus difficile à supporter. Le fameux déficit de l'assurance-maladie et les besoins financiers de l'assurance-vieillesse sont largement jetés en pâture à l'opinion publique en laissant parfois supposer qu'ils sont dus à une sorte de vice originel ou à une mauvaise gestion chronique des organismes. Face aux dénigrements de ce genre, il est important de souligner que l'assurance-maladie a pour but de favoriser l'égalité d'accès aux soins médicaux. Ainsi, à la différence de ce qui se passe dans un système d'assurance-maladie privé et facultatif, tel que celui qui prévaut aux Etats-Unis, chacun contribue en fonction de ses moyens et non pas en fonction de l'étendue des garanties souscrites et des risques d'être malade.