Hier avait lieu notre rendez-vous Café-Philo-Boulot sur la question du "bon management". Histoire de lancer la réflexion (et le débat), nous avons proposé à chacun de s'exprimer au travers de Post-it, sur des questions que nous avions préparé.
Il s'agissait de répondre aux questions suivantes :
· Qu'est ce que le management ?
· Qu'est ce qu'un bon ou un mauvais management ?
· Quels sont les qualités ou défauts d'un manager ?
· Quels sont les qualités ou défauts d'un collaborateur ?
· Peut-on se passer de manager ?
Nous étions une dizaine de personnes, à la fois managers et collaborateurs pour échanger sur cette question. Les réponses écrites sur les Post-it sont retranscrites dans le fichier ici. Même s'il s'agissait d'un questionnement à chaud (et sur le temps de la sieste), il semble que nous ayons bien fait le tour de la question tout de même !
Un échange oral s'en est suivi dont voici les grandes lignes des questionnements qui ont émergé (ce n'est pas exhaustif).
Question de la démotivation : alors que nous sommes dans une entreprise plutôt « confortable » (métiers intéressants, salaires et conditions de travail correctes, etc …), comment se fait-il qu'il y ait une telle démotivation ? Quels sont les éléments qui surpassent les avantages de l'entreprise et qui créent la démotivation, le retrait ou même le cynisme dans les discours, à tous les niveaux. En France, les salariés sembleraient plus motivés dans les PME que dans les grands groupes (la situation n'est pas propre à TUS, elle se retrouve ailleurs). Serions-nous des « enfants gâtés » auxquels il faudrait « couper le chauffage pour retrouver de la motivation » ou alors y-a-t-il des raisons concrètes à cette dérive ? Est-ce dans le management, dans l'organisation, dans les méthodes de travail ?
Question de la décision : nous sommes dans des entreprises où l'on a plus l'impression de rien décider (question de la responsabilité aussi). Les décisions tombent d'en haut sans que nous ne les comprenions, le monitoring et le reporting sont partout, ne laissant plus aucune place à l'initiative, les process posent des règles qui enferment les façons de faire jusqu'à l'impression d'une certaine dérive autoritariste règlementaire. Pourquoi les salariés ne sont pas plus intégrés dans les circuit de décision : au CA de l'entreprise comme en Allemagne où la gestion est paritaire ou plus simplement au niveau de leur services, entre pairs.
En France, la question de la décision est liée à la question de la propriété du capital. Les actionnaires sont en haut et le pouvoir se décline ensuite de façon hiérarchique. Pour autant, au-delà de ce modèle hérité, il est convenu qu’un bon fonctionnement d’entreprise doit s’enrichir de l’ensemble des positions (parties prenantes) avant de décider d’une action ou d’une orientation. Quid des remontées d’information, d’un réel travail d’équipe, de la coopération.
Les grands shows de la direction ne motivent plus personne, ne donnent ni souffle ni vision au salariés. C'est juste de l'information, pas de la communication et encore moins de la participation.
Question de l'implication : un bon management implique la prise en compte du haut comme du bas. Pourquoi les collaborateurs ne sont pas plus impliqués à leur niveau dans les fonctionnements de l'entreprise, dans l'amélioration de l'organisation ? Ne possèdent-ils pas un regard qui éclairent sur des disfonctionnements ou des améliorations à apporter ?
Le temps aura manqué pour aller plus
loin dans ces questionnements prometteurs, mais on voit déjà là que lorsque la
parole est donnée, des remarques intéressantes émergent et se confrontent les
unes aux autres. Il s'agissait ici de dégrossir un peu la question afin de voir
comment elle pouvait s'inscrire dans une réflexion plus large sur le management
aujourd'hui. L'objectif est atteint puisque nous avons eu un échange riche et
toute une série de réponses instructives sur le ressenti de ce qu'est, ou n'est
pas, un bon management.
Nous essayerons donc de
poursuivre cette réflexion qui nous semble autant utile pour l'entreprise que
pour les salariés (managers ou collaborateurs), en imaginant d'autres formes de
sollicitations … et en regardant un peu ailleurs des méthodes de travail qui
répondent plus aux attentes d’un bon management !
Merci aux personnes qui ont participé et contribué à cet échange.
PS : n'hésitez pas à nous remonter vos remarques, sugestions ou réflexions sur le sujet.
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