Réunion en demi-teinte hier sur le temps de travail. Après un temps d’écoute et d’échange entre organisations et direction, la direction est revenue avec ses nouvelles propositions (proche à 90% d’une proposition finale).
Elle cède sur peu de points concernant le temps de travail, les compensations salariales sont en légère hausse, mais pas de modification de fond.
Le point sur lequel la direction évolue est la remise en place de commissions de suivi plus opérationnelles qu’aujourd’hui : d’abord, ces commissions seront pilotées par les chefs d’établissements (plus de poids sur les opérationnels que les RH), et aussi des documents plus transparents sur les horaires faits, y compris sur les Forfaits Jours où il sera à nouveau possible de connaître le temps de travail en heures (hors écrêtage après 19h et en comptant 8,20h pour les jours d’absences).
Pour autant, la direction refuse que soit valorisé le travail en heure supp des forfaits jours (c’est-à-dire pour tous les I/C dans un potentiel nouvel accord).
Ce dernier point était important pour nous. Non pas pour pousser les I/C à travailler plus, mais pour faire en sorte que le travail supplémentaire ait une valeur économique pour l’entreprise et qu’il y ait une forme de régulation naturelle dans les sur horaires réalisés.
Ce refus de la direction remet en cause l’équilibre de la proposition que nous avions construite. Si la transparence sur les horaires est une avancée qui permettra de mieux cartographier l’activité réelle dans l’entreprise, le fait que les sur-horaires n’ai ni contrepartie, ni contrainte légale opposable apparaît comme un élément de risque dans la proposition de la direction. Il est difficile, dans un cadre collectif, de libérer toutes les contraintes qui pèsent sur la direction, au détriment des seuls salariès, en cas de dérapage des horaires.
Ceci étant, il faut acter d’un changement de mentalité coté direction. Le contexte national sur la pénibilité au travail, le stress au travail ou la « charge mentale » des salariés, avec les conséquences dramatiques que l’on connaît, font peser de nouveaux risques sur les directions et les managers. Il est clair que ces paramètres sont aujourd’hui regardés de très près par les directions et qu’une réflexion de fond est en cours pour trouver un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. A terme, cela aura aussi un impact sur le respect des règles horaires de travail.
La question n’est donc pas tranchée. Il nous faut trouver un autre mode de régulation sur le temps de travail, à même de contraindre la direction à réagir en cas de sur horaires constatés sur la durée.
A suivre donc …