La seconde réunion sur le temps de travail aura lieu mardi prochain.
Nous vous avions déjà fait part de nos réflexions en amont de cette négociation (ici). Aujourd’hui, suite aux premières réunions de la direction, notre réflexion est un peu plus aboutie et nous sommes en mesure de faire une (contre-) proposition construite.
Cette proposition se décompose en :
- un cadre collectif sur le temps de travail (ici)
- une description d’outils supplémentaires d’évaluation pour les commissions de suivi (ici)
Depuis le début, notre objectif est double :
- Trouver une proposition équilibrée entre la demande de la direction pour une augmentation volontaire du temps de travail et l'attente des salariés qui est par nature multiforme.
- Retrouver des outils de contrôle et d’alerte sur les temps de travail faits dans l’entreprise, soit individuellement, soit collectivement dans un service.
Cette première proposition construite de la CFE-CGC nous semble équilibrée sur ces deux aspects. Elle nous permettra de discuter mardi prochain avec la direction et avec les autres syndicats sur un potentiel terrain d’entente sur le sujet.
N’hésitez pas à nous laisser commentaires, remarques ou questions sur ce blog.
Cher Toto,
Etre opposé pour "s'opposer à la direction" est tout-à-fait acceptable, mais ce n'est pas la position majoritaire des cadres. Quant à demander plus en trvaillant moins on peut toujours rêver....
Il faut regarder les choses en face, beaucoup de cadres sont prêts à "travailler plus pour gagner plus" c'est une question de prix et de conditions.....
Rédigé par : ZEMOULI Patrice | lundi 28 avril 2008 à 15h46
Bob,
C’est une bonne remarque … sauf que la comptabilité ne doit pas se faire en jours, mais en heures. Ce n’est pas notre rôle d’expliquer la proposition de la direction, mais on a tous à gagner de savoir de quoi on parle, aussi je m’y colle !
En 2003, le I/C sont passés d’un forfait 202.5 jours à 40.5 h/semaine (soit 1640.25 h/an) à un forfait horaire annuel de 1690 h/an (équivalent à 41h/semaine sir 206 jours). Il faut donc calculer l’augmentation du temps de travail sur la base horaire annuelle : 1640 contre 1690. Et là, on tombe sur 2.98% d’augmentation (et non 1.7% en calculant en jours).
Après, si l’on regarde ce que rajoute la direction entre 2003 et 2008, c’est quasiment identique : respectivement 0.72% et 0.76%. Pas de quoi sauter au plafond !
Voilà pour l’explication par les chiffres.
Bien cordialement.
Rédigé par : Thierry | lundi 28 avril 2008 à 10h14
Juste une remarque en passant. Pour les positions 2, la dernière fois, on avait cédé 3.5 jours pour une rétribution de 3.7% (de mémoire), aujourd’hui, on devrait en céder 4 jours (ou 5) pour une rétribution de 2.7 %, si on enlève la prime TEPA.
Comment vous expliquez cela dans la proposition de la direction ? Plus on travaille plus et plus on gagne moins ! !
Rédigé par : Bob | lundi 28 avril 2008 à 09h28
Ce projet est un marché de dupes pour de nombreuses raisons, notamment :
1- Le « volontariat ». C’est complètement faux de dire qu’il y aura libre choix pour chacun car les salariés seront évidemment poussés par la pression de la direction. Ils ne voudront pas être pris pour le « vilain petit canard ». Dès lors qu’une majorité de salariés aura accepté l’augmentation du temps de travail, il sera difficile pour les autres de résister. Ne serait-ce que pour ne pas être « catalogués ».
2- En matière d’augmentation de salaire. Pour les I/C par exemple, la journée de travail passerait à 8,2 heures au lieu de 7,7 aujourd’hui. Soit 6,5% de plus par jour. Le passage de 206 à 210 jours : +1,94%. Mesure « incitative » (bien faible) : +2%. On est déjà à 10,5%. Mais il y a aussi le passage du forfait horaire annuel au forfait jours pour les I/C pos. 1 et 2 qui peut conduire jusqu’à +30% de travail en plus (10h/jour)!
3- Dépasser 42h par semaine de moyenne sur l’année pour avoir droit à des récup : c’est énorme ! Elles sont très loin les 35 heures !
4- Parce qu’après un tel renoncement, à l’avenir pour nos dirigeants la tendance sera : « augmentation de salaire = augmentation de temps de travail » !!!
5- Parce que la direction récupèrera les maigres compensations accordées sur les augmentations futures.
Rédigé par : NY | vendredi 25 avril 2008 à 15h34
Toto, don’t panic ! !
Les syndicats expriment leur position de principe… et ouvertement dans le cas du notre : nous ne sommes pas défavorables à rentrer en discussion avec la direction sur ce sujet, pour des raisons locales, mais aussi nationales. A l’issue de la dernière réunion de négo à Paris, je n’ai d’ailleurs pas entendu un seul syndicat s’opposer à la poursuite des discussions, quand la direction a posé individuellement la question à chacun. J’imagine donc que les autres sont aussi sur des positions similaires, pour des raisons autres peut-être ...
Donc, je crois que c’est faux de dire que les syndicats n’expriment pas leur position.
Concernant le choix final, une négo n’engage à rien, sauf à se poser des questions sur nos modes de fonctionnement actuels, certains assimilent cela à un risque, pas nous. Jusqu’au dernier moment le choix de signer ou non nous appartient et la direction n’a mis aucune pression sur le sujet. Elle a dit qu’elle ne dénoncera pas en cas de non signature d’un nouvel accord. Donc, la réflexion peut être menée sereinement, en prenant en considération les attentes de tous et de chacun. C’est ce que nous souhaitons faire à la CFE-CGC …
Pour le reste, je crois que nous y avons déjà répondu.
Bien cordialement.
Rédigé par : Thierry | jeudi 24 avril 2008 à 12h01
Clovis,
Voici la réponse que je peux faire :
Les syndicats peuvent évidemment exprimer une position pour ou contre, mais il est difficile d’aller à contre-courant sans motif (contre-courant vis-à-vis du groupe et aussi vis-à-vis de la politique nationale sur le sujet). Par ailleurs, nous sommes aussi des représentants du personnel, ce qui signifie que l’on doit représenter un collectif qui, comme nous l’avons dit, est multiforme : il y a beaucoup d’attentes, pas forcément cohérentes entre elles. Il nous faut donc les prendre en considération tout en essayant de laisser le libre choix à chacun.
Le fait que l’on soit tous surbooké joue peu sur les 4 jours supplémentaires. La tension au travail, le surmenage est un autre sujet qui a avoir avec la psychologie individuelle et collective au travail. Je pense que l’on pourrait faire dix jours en moins et avoir encore plus de stress au travail et inversement. La charge de travail est un équilibre qu’il nous faut trouver, collectivement, mais aussi individuellement.
Pour ce qui est de la demande des augmentations de salaires dans le temps de travail actuel, cela s’appelle des NAO et on sait tous ce que cela peut donner … on y joue tous les ans, mais les atouts ne sont pas forcément de notre coté !
Concernant les I/C, ce que nous avons gardé pour les calculs, c’est l’esprit des anciens accords (quand bien même la direction aurait quelquefois perdu l’esprit avec le temps !) A l’époque de la négo de 2003, les forfaits jours avaient été mis en place avec le discours qu’ils feraient le même temps de travail que les autres. C’est cela que nous réécrivons ici aujourd’hui. Pour nous un forfait jour ne veut pas dire seulement 11h de repos (même si d’autres syndicats pensent le contraire), c’est un mode de comptage particulier qui ne doit pas empêcher une vie personnelle épanouie … au contraire ! C’est aussi l’esprit que nous souhaitons mettre en place dans la commission de suivi où nous souhaitons que l’on compte des récup, pour les forfaits jours qui feraient plus de 42h par semaine sur l’année. C’est un choix stratégique …
Enfin, concernant les commissions de suivi (et c’est ce que nous avions expliqué dans la première note sur le temps de travail), l’analyse à postériori montre que nous avons rencontré deux difficultés :
1 – Les tableaux de synthèse demandés étaient mal pensés … c’est en marchant que l’on apprend à marcher !
2 – Le fait d’utiliser l’inspection du travail comme mode de régulation de notre accord a conduit la direction à masquer la copie du fait des risques que cela faisait reposer sur elle. Dans notre proposition, le passage au forfait jour lève le risque vis-à-vis de l’inspection du travail, la transparence dans les commissions devrait donc s’y retrouver … sur la durée.
Voilà, j’espère avoir répondu de façon constructive à tes interrogations.
Bien cordialement
Rédigé par : Thierry | jeudi 24 avril 2008 à 11h33
Correction du commentaire précédent :
Attention, les forfaits « Ancien temps de travail » de vos tableaux sont des maximums à ne pas dépasser fixés par la Direction et pas du tout un horaire hebdomadaire moyen à réaliser !!!
Rédigé par : Toto | jeudi 24 avril 2008 à 11h27
Désolé, mais je ne suis pas d'accord avec vos propositions qui cautionnent finalement le projet de la Direction auquel je suis opposé.
Pourquoi les syndicats n'expriment pas leur position de principe pour ou contre l'augmentation du temps de travail plutôt que de rentrer dans le jeu de la Direction en négociant les compensations ? J'estime que tous les syndicats devraient rejeter ce projet.
Mieux vaudrait revendiquer des augmentations de salaire par rapport au temps de travail actuel déjà excessif (et qu’il faudrait plutôt diminuer) plutôt que d'accepter de travailler encore plus pour augmenter son salaire ! Ceci est un piège dangereux pour l’avenir des augmentations de salaire !
Attention, les forfaits « Ancien temps de travail » de vos tableaux sont des maximums à ne pas dépasser fixés par la Direction et un horaire hebdomadaire moyen à réaliser. Les journées normales actuelles sont à 7,7 heures (d’ailleurs les jours d’absence sont comptabilisés à 7,7 h par la Direction) et l’horaire hebdomadaire normal est de 38,5 heures. Ceci donne pour 206 jours/an un horaire annuel de 1586 heures et non 1690 heures !
Les Ingés 3A et 3B sont actuellement au forfait jour et non pas à 1690 h/an. Et ils dépassent d’ailleurs largement ce quota en général car ils sont surchargés de travail.
Les compensations demandées sont donc de toutes façons très insuffisantes. Le passage de 7,7 h/jour à 8,2 h/jour représente à lui seul 6,5 %, sans compter les 1,94% du passage de 206 à 210 jours, sans compter votre mesure « incitative » de 2% (bien faible quand on se souvient du blocage des salaires sur 2 ans en 98), sans compter les dépassements d’horaire réalisés par la majorité.
Pour les ingénieurs positions 1 et 2 le passage du forfait horaire annuel au forfait jours n’est pas pris en compte alors que la Direction compte là dessus pour faire travailler bien davantage ces personnels (pas de limite horaire).
Pour les commissions de suivi, croyez-vous réellement en leur efficacité ? Que la Direction va jouer le jeu ? Vous aviez signé avec la CFDT l'accord de 2003 et vous n'avez pas réussi à obtenir les commissions de suivi prévues dans l'accord. Alors, cette fois-ci où vous demandez encore plus de suivi, croyez-vous que vous l'obtiendrez vraiment ?
Je crois que, malgré vos bonnes intentions, vous êtes en train de nous entraîner dans un piège dangereux dont les salariés pourraient très bientôt faire les frais et pour de nombreuses années!
Rédigé par : Toto | jeudi 24 avril 2008 à 11h11
Bon travail de proposition mais qui appelle plusieurs remarques de ma part:
- pourquoi les syndicats n'expriment pas leur position de principe pour ou contre l'augmentation du temps de travail plutôt que de rentrer dans le jeu de la Direction en négociant les compensations ? N'y a-t-il pas un risque pour la santé à travailler encore plus alors qu'on est déjà surbooké ? Ne vaut-il pas mieux revendiquer des augmentations de salaire par rapport au temps de travail actuel (déjà excessif) plutôt que d'accepter de travailler encore plus pour augmenter son salaire ?
- je n'ai pas compris les tableaux pour les Ingés. Les Ingés 3A et 3B sont actuellement au forfait jour et non pas à 1690 h/an comme écrit et pour moi le forfait jour ne représente pas 41 h/semaine puisqu'il n'y a pas de limite horaire (sauf les 11 h de repos par jour et les 24 h par semaine d'après le tract CFDT). La compensation salariale demandée pour les Ingés 1 et 2 est donc totalement sous-estimée puisqu'ils passeront de 41 h/semaine actuellement (1690 h sur 206 jours)à plus de 50 ou 60 h/semaine... D'ailleurs, si je ne me trompe pas, les minis de la Métallurgie sont revalorisés de 30 % dans un passage au forfait jour et je crois que vous aviez également demandé 30 % pour le passage au forfait jour dans la négo en 2002 ou 2003.
- pour les commissions de suivi, croyez-vous réellement en leur efficacité ? Vous aviez signé avec la CFDT l'accord de 2003 et vous n'avez pas réussi à obtenir les commissions de suivi prévues dans l'accord. Alors, cette fois-ci où vous demandez encore plus de suivi, croyez-vous que vous l'obtiendrez vraiment (sauf peut-être dans les premiers mois) ?
En espérant avoir été constructif...
Rédigé par : Clovis | jeudi 24 avril 2008 à 09h12